🚨 Protection de l’enfance : un système qui détruit plus qu’il ne protège
1️⃣ Des dépenses massives… pour quels résultats ?
10 à 11 milliards d’euros par an : c’est ce que coûtent les mesures ASE (Aide sociale à l’enfance) aux départements (source : DREES).
L’État ne contribue qu’à 3 % du financement, le reste repose sur les départements.
80 % de ces dépenses concernent le placement en structure ou en famille d’accueil.
Entre 1998 et 2023, le nombre de mesures a été multiplié par 1,5. Le taux est passé de 16,6 ‰ à 24,1 ‰.
👉 Le placement est devenu la norme, pas l’exception.
2️⃣ Placements abusifs et conséquences sociales
Selon de nombreuses études, 40 % des personnes sans-abri sont d’anciens enfants de l’ASE.
Les jeunes sortant de l’ASE sont beaucoup plus exposés au chômage, à la pauvreté et au sans-abrisme.
La scolarité est gravement affectée : seuls 13 % des enfants placés obtiennent le baccalauréat (ONPE, Cour des comptes).
👉 Un système censé protéger… fabrique de l’exclusion.
3️⃣ Maltraitance institutionnelle
Philippe Séguin, président de la Cour des comptes, parlait dès 2009 de “maltraitance institutionnelle” à propos des placements abusifs.
En 2025, la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’accueil des enfants placés dénonce un système qui « crée des vies brisées par avance ».
Lyes Louffok, ancien enfant placé et membre du Conseil national de la protection de l’enfance, témoigne régulièrement que les enfants sont exposés à des traumatismes durables.
👉 Ce n’est pas une dérive ponctuelle, c’est un problème structurel.
4️⃣ Le rapport faux : une machine à coûts et à drames
Un rapport biaisé ou faux déclenche des décisions coûteuses : placement (≈ 40 000 €/an), expertises judiciaires, audiences supplémentaires.
Ces mesures saturent les services, mobilisent des professionnels et retirent des moyens aux enfants réellement en danger.
Sur le plan humain : séparation injustifiée, traumatisme, perte de repères familiaux.
Sur le plan organisationnel : chaîne engorgée, contentieux interminables, perte de crédibilité des institutions.
5️⃣ Une conclusion partagée
Pierre Naves, alors directeur de l’IGAS, avait déjà estimé qu’une partie importante des placements était injustifiée.
Avocats et associations (Michel Amas, Sophie Cerrada, Lyes Louffok) dénoncent la même dérive : le placement est devenu la solution par défaut.
👉 Le constat est clair : le système crée les problèmes qu’il prétend résoudre.
🎯 Ce qu’il faut changer
Placement = dernier recours (20 % des cas, pas 80 %).
Contrôle indépendant des rapports : chaque allégation doit être vérifiable et pièce jointe.
Communication obligatoire J-15 du dossier complet aux parents et avocats.
Sanctions pénales pour les faux rapports.
Investir dans l’aide à domicile et le soutien parental, bien moins coûteux et bien plus protecteurs.
📌 Références solides :
DREES, L’aide sociale à l’enfance (édition 2025).
Cour des comptes, rapport public annuel 2009 (Philippe Séguin).
Assemblée nationale, rapport d’enquête parlementaire 2025 (Miller-Santiago).
ONPE, données sur la scolarité et la sortie de l’ASE.